La Semaine Nationale de la Francophonie
La réalité de la francophonie au Canada est un concept qui présente une dualité importante dans la vie de tous les jours. Dans la province de Québec, la préservation de la langue française a été tellement bien faite sous le nom de la survivance, qu'elle ne disparaîtra jamais. Cependant, en dehors des frontières de cette province, la force de la communauté francophone est considérablement réduite. Le Français se trouve dans plusieurs différentes villes, mais souvent, pour le parler et l'apprécier, il faut se retrouver dans des centres communautaires tel que des bibliothèques, des groupes de conversation ou des écoles. Dans plusieurs des provinces, le Français n'est pas valorisé comme il devrait l'être. Ayant vécu comme francophone en milieu minoritaire - dans la ville de Toronto - depuis ma naissance, la lutte pour garder ma langue dans un monde anglophone est quelque chose que je vis au quotidien. Mon éducation, depuis ma petite enfance, a été faite dans une école francophone (#CSDCCS #CSCMONAVENIR #AESD); même dans cet espace soi-disant français, c'était difficile. J'ai seulement commencé à vivre ma langue et ma culture à l'âge de douze ans. Donc, en honneur de la Semaine Nationale de la francophonie, The Rap Clash va mettre une emphase sur le hip-hop francophone au Canada.
Pour commencer, est-ce que la musique francophone est mauvaise? Non. Elle est trop varié pour poser une question aussi vague. C'est comme poser la question "est-ce que la musique en anglais est bonne?": tu ne peux pas tout regrouper ensemble. En termes du hip-hop, c'est plus facile à mettre ensemble, mais avec le nombre de variations dans le genre de musique et dans la communauté, c'est encore très difficile à déterminer.
Il y a plusieurs artistes canadiens-français qui apportent du talent, des paroles et des sons intéressants dans le but de faire passer un message ou pour donner un bon spectacle. Le premier rappeur qui devrait avoir plus d'attention est David Lee - il apporte un son R&B, à la manière de Tory Lanez mais avec des lignes fulgurantes. Il n'a pas de relâche dans ces mots et c'est quelque chose qui est très mouvant. Il présente un message très réaliste tout en étant très innovateur sur la scène de Hip-Hop québécoise. La chanson qui est probablement la meilleure est nommé "Blow Up", sorti en 2015, mais il y a aussi "Demain ne suffit pas" et "Aveux" qui sont des chansons à souligner dans sa discographie.
Un autre rappeur qui mérite de l'attention est Koriass, qui présente plusieurs éléments techniques qui sont très intéressants. La manière qu'il utilise les rimes est impeccable. Avec plusieurs projets dans sa discographie, je préfère son premier album. Les racines dans le béton, avec la chanson "le poids du monde" qui est idéale lorsque tu es au milieu de ton entraînement et t'as besoin d'un peu de feu pour continuer. C'est malade ce qu'il est capable de faire avec les syllabes, notamment dans ces projets comme la nuit des longs couteaux. Si tu n'as jamais eu la chance d'écouter à sa musique, je le suggère à tout le monde si tu veux du rap classique avec une force dans la voix. En fin de compte, en regardant à des artistes aussi talentueux, je ne veux pas enlever au talent de plusieurs de leurs compatriotes canadiens-français comme ZPN, le R et plusieurs autres qui font des tournées partout dans le pays.
Pour conclure, la francophonie canadienne en milieu minoritaire est toujours en danger quand la culture n'est pas valorisée. Il faut aller aux concerts, qu'ils soient dans des gros stades ou dans les centres communautaires. Les spectacles offerts vont édifier ta culture et aider la scène francophone sous terrains plus qu'autre chose. Cette idéologie s'applique dans tous les médias, que ce soit la radio en écoutant Radio-Canada le matin pendant ta route, le théâtre et les matchs d'improvisation dans ta région, ou même la musique que tu consommes sur Spotify. La culture canadienne-française, que tu sois dans les fins fonds de l'Acadie ou dans les grandes villes métropolitaines telles que Toronto et Montréal, est dans nos mains. Oui, même Hearst. Surtout Hearst. Le hip-hop francophone est capable de garder notre culture vivant, profitant de cette réalité.